Les politiques publiques menées actuellement sur l’île conjuguent sobriété et innovation pour allier développement urbain et préservation du patrimoine naturel remarquable en présence. L’Île s’affirme comme « ville verte et bleue » en Ile-de-France. Parallèlement, les habitants de la commune peuvent aussi compter sur une politique d’humanité et d’apaisement, favorisant le vivre- ensemble et valorisant le cadre de vie. Notre parti pris architectural se veut suffisamment éloquent pour acter durablement le renouveau du groupe scolaire Paul Langevin. L’idée est de l’inscrire dans une nouvelle modernité par un « sursaut » esthétique, voire philosophique. Rompre avec l’architecture générique actuelle, passe selon nous par une architecture contextuelle et inspirée des milieux qui l’accueille. L’expressivité́ du projet s’inscrit d’abord en résonnance avec la volumétrie des habitations voisines pour faire sens à l’échelle du quartier. Plus conceptuellement, l’architecture du futur groupe scolaire emprunte ses lignes au langage architectural de la « cabane », ce refuge que les enfants chérissent tant, et qui appartient indéniablement au paysage fluvial (barge habitée, cabane de pécheur, petite maison éclusière, entrepôts, etc.). Afin de répondre aux contraintes de la réhabilitation/ extension, cet imaginaire se décline différemment sur les deux volumes qui composent le projet. En effet, l’extension trouve son dessin dans un rapport intime avec le ciel. Cette répétition de toitures deux pans forme une silhouette singulière perceptible à l’échelle de la ville. A contrario, le bâtiment Pailleron réhabilité décline cet imaginaire dans son rapport au sol par le travail archétypal de ces locaux en rez-de-chaussée, des pièces à l’échelle de l’enfant. La subtile ondulation du bardage bois, commune aux deux bâtiments, finie d’écrire cette romance/retrouvaille entre le groupe scolaire Paul Langevin et son paysage. Celle-ci octroyant à la fenêtre une vibration semblable à celle des flots au contact du rivages ou des péniches. Par là, la construction neuve et le « déjà-là » dialogue harmonieusement et portent une seule et même ambition : voir s’établir en ces lieux une « école insulaire » au cœur d’un paysage fluvial.