Le projet prend ses quartiers dans l’écrin de verdure de l’Île-Saint-Germain, non loin de la Tour aux figures de Jean Dubuffet. Ce cadre naturel particulièrement privilégié en bord de Seine été autrefois fréquenté par les peintres et les canotiers qui y faisaient danser les grisettes. Depuis les années 80, l’habitat modeste et ouvrier laisse place aux maisons signatures et aux folies architecturales. Le quartier trouve désormais son identité dans une composition d’époques, de styles et de morphologies éclectiques. Ce méli-mélo interroge mais séduit.

Le projet s’inscrit dans une démarche de densification urbaine, de valorisation du bâti existant et de son adaptation au mode de vie d’une famille d’aujourd’hui. L’étude montrera que nous imaginons la 8ème extension de la maison initiale. Lors de la première visite, un sentiment de confusion et de d’inconfort domine. Il était grand temps que la sérénité et la générosité reviennent entre ses murs. Tel est l’esprit du projet. Faire oublier le « trash » de l’endroit, tout en assumant la structure et les contraintes de l’urbanisation successive du site (murs porteurs, changement de niveaux, espaces exigus, etc.). Il n’était pas question de gommer ces spécificités, mais plutôt d’en faire un art de vie, avec ses atypismes et situations surprenantes. Le socle réhabilité se voit couronné de deux volumes aux lignes épurées. L’association du bois brulé et d’un badigeon à la chaux des façades existantes, donne à l’ensemble une identité singulière et s’insère avec sobriété dans le paysage fluvial. Les ambiances intérieures et le travail de la lumière convoquent de la même manière l’apaisement.