Aux confins de la Vonne, entre vestiges gallo-romains et paysage bucolique, le projet tisse un dialogue entre minéral et végétal. Dans ce théâtre suspendu du temps, deux pavillons sont imaginés comme des respirations : l’un pour accueillir, l’autre pour contempler — pour mieux « faire lieu » et « faire lien ». Entre présence discrète et geste contemporain, les kiosques s’inscrivent avec douceur dans la topographie, construits en béton romain, ces volumes circulaires effleurent le paysage sans le contraindre. Leur matière, leur forme et leur ancrage racontent l’histoire sans pastiche : un matériau tellurique qui célèbre le local et un savoir-faire artisanal, aux côtés de charpentes bois expressives. Le choix du béton romain fait de la contrainte du chantier en site occupé une opportunité : celui-ci devient une étape pédagogique, pour découvrir autrement ces techniques constructives.
Le parcours devient un poème habité, où l’accueil fait seuil et le belvédère, point d’orgue. Dans l’épure et la frugalité, le projet célèbre la sédimentation du temps, l’économie du geste et l’alliance du construit avec le vivant. Pensés comme des kiosques, les pavillons offrent un abri autant qu’une expérience — une mémoire matérielle autant qu’un regard porté au loin. Sanxay n’est plus seulement un site à visiter : il devient un récit à vivre, un moment suspendu entre ce qui fut, ce qui est, et ce que nous choisissons d’inscrire dans la durée.